COTISATION CELI OU REER?

L’ultime débat des placements, devriez-vous investir votre argent dans un compte-épargne libre d’impôt (CELI) ou un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ? La réponse classique est : « ça dépend ». Nous allons analyser quel type de compte est optimal pour vous ! Notez que ce n’est pas nécessairement l’un ou l’autre, les deux comptes peuvent être intéressants selon votre situation.

Le CELI 

Particularités : Le CELI est un compte où les revenus d’intérêts et de dividendes ne sont pas soumis à l’impôt. Par contre, la seule façon d’investir dans ce type de compte est avec de l’argent net, donc de l’argent où l’impôt a déjà été pris, par exemple à la suite d’une paye. Il est possible d’investir dans ce compte à partir de l’année où vous atteignez vos 18 ans. Chaque année, une limite de cotisation permise est dictée par le Gouvernement du Canada, mais les années précédentes, si elles ne sont pas maximisées, s’ajoutent aux cotisations de l’année en cours. L’avantage de ce placement : tous les gains en intérêts et en dividende ne sont pas imposables !

Les retraits dans ce compte ne changent pas la cotisation maximale de l’année en cours, mais sont remis l’année suivante. Cependant, faites attention pour ne pas dépasser votre limite autorisée, parce que le gouvernement charge 1 % d’impôt par mois (~12 % par année), sur les cotisations excédentaires les plus élevées ! 

Pour qui est le CELI ? Le CELI est spécialement utile pour les gens étant dans les plus petits seuils d’impôt, pour les personnes ayant déjà maximisé leur REER ou pour les placements avec un grand rendement (ou avec beaucoup de dividende, puisque ceux-ci sont majorés, de 38 % ou de 18 % selon le cas, aux fins de l’impôt).  

Exemples CELI : 
1– Vous cotisez 6 000 $ annuellement, de vos 18 ans à vos 65 ans à un taux de 5 % annuel. À 65 ans, vous allez être MILLIONNAIRE !!! Le montant total va être de 1 068 716,53 $ (282 000 $ en capital, et 786 716,53 $ en intérêt non imposable). Si vous cotisez le même montant, selon les mêmes hypothèses sauf avec un taux annuel de 2 %, vous obtiendrez tout de même 460 903,05 $ (282 000 $ en capital, et 178 903,05 $ en intérêt non imposables).

 

2– Vous cotisez 6 000 $ en début d’année, mais plus tard en octobre vous cotisez un montant supplémentaire de 2 600 $. Vous allez devoir payer (2 600 $ x 1 % x 3 mois = 78 $ de pénalité).

Le REER

Particularités : Le REER quant à lui procure une déduction de revenu imposable lors de ses cotisations. Il est possible d’investir dans le REER avec de l’argent brut, par exemple un fonds de pension avec l’employeur, ou de l’argent net, mais qui offre une déduction lors des déclarations de revenus. Il n’y a pas d’âge minimum pour investir dans un REER, mais les cotisations sont limitées selon le calcul suivant. Il faut calculer le moindre de 18 % du salaire de l’année précédente ou de 26 500 $ (en 2019) [voir l’exemple]. Si vous cotisez à un fonds de pension, vous devez retirer ce montant du montant total de cotisation. Tout comme le CELI, les cotisations inutilisées peuvent être utilisées dans l’année en cours. Notez qu’il existe une règle spéciale pour profiter des déductions au REER, il s’agit du droit de cotisation les 60 jours suivant l’année imposée [voir l’exemple]. 

Le REER doit, dans l’année de 71 ans des cotisants, être transformé en fonds enregistré de revenu-retraite (FERR). Ce FERR oblige le propriétaire du compte à retirer, et à s’imposer sur une partie du placement. Le minimum annuel est calculé selon la formule : 1/(90 – âge au début de l’année) [voir l’exemple]. Avec le REER, il est possible d’utiliser son placement pour faire une RAP pour l’acquisition d’une première maison ou un REEP pour un retour aux études. Dans les deux cas, il s’agit de montant que l’on retire, et que l’on rembourse sur une période déterminée pour ne pas que le transfert soit considéré comme un retrait, lequel deviendrait imposable. Il est aussi possible de faire une cotisation dans le REER de son conjoint en respectant certaines règles, dont la cotisation maximale. Des pénalités de 1 % par mois sont aussi calculées sur le montant excédentaire supérieur à 2 000 $ du maximum [voir l’exemple].

Pour qui est le REER ? Le REER est surtout utile pour les personnes ayant un haut niveau d’imposition, et qui pense percevoir moins à leur retraite. Ainsi, il y a une économie d’impôt actuelle, et au moment de faire les retraits, le taux d’imposition est plus bas réduisant le total d’impôt payé. 

Exemples REER : 
1– Quelqu’un gagne un salaire de 100 000 $ par année sans fonds de pension. Sa cotisation maximale est alors le moins élevé entre : 18 % x 100 000 $ = 18 000 $ et 26 500 $. Pour cette personne, il pourra faire une cotisation de 18 000 $ cette année.

2– Quelqu’un fait une cotisation en juin 2019 de 3 000 $ dans son REER, avec un maximum de cotisation de 5 000 $. En février 2020, il remarque qu’il doit payer de l’impôt et décide de faire une cotisation supplémentaire de 2 000 $ pour profiter de la déduction sur l’impôt de son année 2019. 

3– Quelqu’un de 75 ans au 1er janvier devra faire un retrait dans son FERR d’au minimum : 1/(90-75) = 1/(15) = 6,67 %. Ainsi, si la personne possède 200 000 $ en FERR, elle devra faire un retrait de (200 000 $ x 6,67 %) = 13 340 $. Ce montant devra être inclus dans sa déclaration d’impôt de l’année. 

4– Quelqu’un a une limite de cotisation de 10 000 $ et fait une cotisation de 9 000 $ en janvier. Plus tard en octobre, son conjoint décide de faire un transfert de 4 000 $ dans le REER de la première personne. Le total du REER dépasse alors de 3 000 $ la limite des cotisations. Les pénalités seront calculées comme suit : 3 000 $ de cotisations excédentaire – 2 000 $ de pardons = 1 000 $. 1 000 $ x 1 % x 3 mois = 30 $ de pénalité. 

En conclusion

Le choix du CELI ou du REER est un choix qui n’est jamais évident. Pour la plupart des gens, faire une combinaison entre les deux comptes représente la meilleure option. De plus, le choix d’un compte peut changer selon les étapes de la vie, passant du CELI au REER, au CELI, etc. Il sera à vous d’aller consulter un conseiller en finance pour avoir une réponse claire sur votre situation selon vos projets et vos objectifs. Ce service est souvent gratuit directement à votre institution financière !